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Dans le milieu hospitalier, il existe plusieurs corps de métier particulièrement difficiles, dont celui des aides-soignants. Ceux-ci, dans l’exercice de leur fonction, font face à de nombreux risques. Les maux de l’aide-soignant peuvent être provoqués par des accidents, une contamination, le stress, un choc émotionnel, etc. Quoi qu’il en soit, il est globalement possible de les prévenir. Vous occupez un poste à responsabilité dans le secteur hospitalier ou vous êtes aide-soignant ou infirmier ? Nous vous présentons ici les maux les plus fréquents dont souffrent les aides-soignants et les mesures à prendre pour les éviter.
Le port de chaussures de sécurité
Pour exercer son travail, l’aide-soignant est généralement en mouvement. Au cours de ses déplacements, il ne peut pas toujours faire attention au sol. Les risques de chute de plain-pied des aides-soignants ne sont donc pas à négliger. Pour les éviter, il est indispensable d’imposer le port de chaussures de sécurité qui offrent une parfaite adhérence au sol.
Les fabricants d’équipements de protection individuelle ne cessent d’ailleurs de perfectionner leurs produits. Ainsi trouve-t-on par exemple sur le marché des chaussures de protection pour femme qui sont à la fois pratiques et esthétiques pour les aides-soignantes. Il en existe également de nombreux modèles conçus pour les hommes. Ces chaussures sont fabriquées dans le respect des normes de sécurité au travail (EN 20345, SB, S1P, etc.). La norme EN 20345 détermine les caractéristiques des chaussures, à savoir :
- l’innocuité (absence de risque de nuisance),
- le confort,
- la solidité,
- l’embout de protection pouvant résister à un choc de 200 joules,
En plus d’éviter les chutes de plain-pied, les baskets antidérapantes de sécurité permettent de lutter contre certaines affections des pieds, notamment les douleurs. L’aide-soignant reste la plupart du temps debout pour effectuer son travail ; il/elle est alors susceptible de développer des maladies comme le syndrome du tunnel tarsien antérieur, l’éperon calcanéen, etc. Le port de chaussures de sécurité adaptées au travail des agents de santé permet d’éviter la compression des orteils, même quand ils sont piétinés par une roulette de fauteuil ou de lit.
La prévention des maux de dos
Les aides-soignants sollicitent énormément leur dos dans l’exercice de leur fonction, puisqu’ils doivent parfois soulever des personnes malades. Alors, comme de nombreux travailleurs d’autres secteurs d’activité, ils sont exposés à des risques de maux de dos. La situation est si alarmante que la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) a lancé, en novembre 2018, une campagne d’information sur le mal de dos au travail. Selon la Cnam, dans le domaine des soins sanitaires et de l’aide à la personne, les lombalgies causeraient 2,4 millions de journées de travail perdues en France chaque année.
Les aides-soignants, qu’ils travaillent à l’hôpital, au domicile des patients ou en Ehpad (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) font partie des premières victimes des maux de dos. Il convient alors de prendre les mesures idoines dans les centres hospitaliers afin de préserver la colonne vertébrale de ces travailleurs. Certains hôpitaux comme celui de Saint-Joseph à Paris ont intégré le tapis de glisse aux soins qui nécessitent le relevage des patients dans un lit médicalisé. Un tel équipement a permis non seulement aux aides-soignants de prévenir les maux de dos mais aussi à l’hôpital de faire près de 798 868 euros d’économie. Ces chiffres montrent bien que l’investissement dans du matériel de manutention ou de déplacement comme les rails est bénéfique pour tous les acteurs de l’univers du soin.
La vaccination pour éviter les risques biologiques
Le personnel soignant, en situation de soins, est exposé à des risques biologiques non négligeables puisqu’il est en contact avec le sang, l’urine et d’autres liquides biologiques. Une infection peut très vite se répandre à travers une seringue, un bistouri ou encore le linge, et atteindre un professionnel. Parmi les maux dont souffrent souvent les aides-soignants, se trouvent entre autres les infections nosocomiales, les hépatites, les pathologies parasitaires, les malades rhino-pharyngées, etc.
Les organismes sanitaires, conscients des risques biologiques que courent les professionnels, ont rendu obligatoires certains vaccins. Il s’agit notamment des vaccins contre la diphtérie, le tétanos, le BCG ou encore l’hépatite. Toutefois, par mesure de précaution, la vaccination contre d’autres affections telles que la fièvre typhoïde peut être nécessaire dans certains cas. Par ailleurs, pour limiter les risques biologiques, tout centre de soins doit mettre en place un protocole rigoureux de port des équipements de protection individuelle (blouse, gants, chaussures antidérapantes, etc.).
La formation continue
Dans tous les domaines, la formation continue vient renforcer les compétences des travailleurs. Elle est donc utile pour mettre à jour les connaissances des aides-soignants. En tant que directeur de centre hospitalier par exemple, vous pouvez offrir à votre personnel soignant :
- une formation continue sur la manipulation des déchets médicaux,
- une formation à la déclaration d’accidents avec exposition au sang,
- une formation sur les techniques de manutention des patients,
- une formation sur l’application des règles d’hygiène,
- une formation sur la prise en soin des personnes à mobilité réduite,
- une formation sur l’évacuation en cas d’incendie.
La formation professionnelle continue organisée pour les aides-soignants leur permettra de garder à l’esprit les risques du métier et d’être aptes à les éviter.
Le soutien psychologique
L’aide-soignant fait face à des situations délicates qui peuvent le stresser et même lui causer des troubles psychologiques. Dans un Ehpad par exemple, il peut être amené à prendre soin d’une personne en fin de vie. Le simple fait de savoir que ses soins ne parviendront pas à sauver de la mort la personne malade peut créer un sentiment d’échec. Une telle situation entraînera alors parfois une perte de confiance en soi, qui débouchera sur un sentiment d’inutilité et une démotivation au travail. Outre l’imminence de la mort, la démence, le handicap ou les maladies rares et très graves d’un patient peuvent aussi avoir des effets psychologiques lourds sur l’aide-soignant.
Il faut également souligner que les aides-soignants sont, à tort, considérés dans l’imaginaire collectif comme les personnes les moins importantes du personnel sanitaire. Ainsi, certains patients sont peu tendres dans leurs propos vis-à-vis de ces professionnels. De même, des parents de patients, en quête d’informations et de mieux-être pour leurs proches, peuvent se montrer grossiers avec les aides-soignants. Ces situations peuvent amener ces professionnels à perdre pied.
Pour éviter la fatigue mentale, cause de problèmes psychosomatiques, l’accompagnement psychologique peut s’avérer indispensable pour l’aide-soignant. En ce sens, des groupes de paroles doivent être créés au sein du centre de soins et un psychologue doit être consulté en cas de troubles psychologiques majeurs. Par ailleurs, pour prévenir les maux typiques de l’aide-soignant, le bien-être doit être favorisé quotidiennement. Des pauses pour la sieste peuvent notamment trouver leur place dans l’organisation du travail. Des ateliers de sophrologie et des formations continues pourraient aussi être mis en œuvre.