Sommaire :
Dans notre société actuelle, la sexualité est devenue un sujet de discussion courant et moins tabou qu’auparavant. Toutefois, certaines personnes ont une passion pour le sexe plus développée que d’autres et peuvent être qualifiées de différentes manières selon leurs comportements sexuels.
Nymphomanie et satyriasis : les termes historiques
La nymphomanie
. Ce terme provient de la mythologie grecque et fait référence aux nymphes qui étaient des divinités mineures associées à la fertilité et aux eaux. Apparu au XVIIIe siècle, il était alors utilisé pour décrire une femme ayant une libido excessive et incontrôlable. Aujourd’hui, ce mot est souvent considéré comme désuet et stigmatisant envers les femmes, mettant l’accent sur leur nature « anormale » ou « dérangée ».
Le satyriasis. C’est l’équivalent masculin de la nymphomanie, ce terme vient également de la mythologie grecque où les satyres étaient des créatures mi-homme, mi-bouc, connues pour leur incontinence sexuelle. Tout comme la nymphomanie, le satyriasis est un terme jugé démodé et réducteur, focalisant sur le côté obsessionnel du désir sexuel chez l’homme.
L’hypersexualité : une notion aux multiples facettes
L’addiction au sexe
. L’hypersexualité est souvent associée à l’addiction au sexe, définissant un comportement compulsif et irrépressible envers les activités sexuelles. Cette addiction peut prendre différentes formes, telles que la consommation excessive de pornographie, la multiplication des partenaires ou la pratique d’actes sexuels à risque (absence de protection, relations extra-conjugales).
Il faut cependant distinguer le plaisir légitime de la sexualité et l’addiction. Une personne addict au sexe ressent une perte de contrôle sur ses pulsions et souffre généralement d’une détresse psychologique liée à ce comportement envahissant.
Insatiabilité sexuelle
L’insatiabilité sexuelle fait référence à une recherche constante du plaisir physique à travers la répétition des actes sexuels. Ces individus peuvent être perçus comme ayant une libido hors norme et parfois difficile à satisfaire pour leurs partenaires qui peuvent se sentir dépassés ou insuffisants. Toutefois, cette insatiabilité n’est pas nécessairement problématique et peut très bien s’inscrire dans le cadre d’une sexualité épanouissante et consentie entre adultes responsables.
Pornodépendance
Dans certains cas, l’hypersexualité peut se traduire par une consommation excessive de matériel pornographique. Les personnes concernées sont souvent incapables de résister à la tentation de visionner ces contenus et consacrent beaucoup de temps et d’énergie à cette activité. Un usage excessif peut conduire à des problèmes relationnels, professionnels et de santé mentale.
Comprendre et accompagner les personnes en situation d’hypersexualité
Identifier les causes
. L’hypersexualité peut être le fruit de diverses causes, telles que des traumatismes sexuels, une insécurité émotionnelle, un trouble affectif ou encore un déséquilibre hormonal. Il est essentiel de prendre en compte ces facteurs pour mieux comprendre et soutenir la personne concernée.
- Traumatisme. Certaines personnes développent une addiction au sexe suite à un abus ou un viol subi dans le passé. La sexualité devient alors un moyen de reprendre le contrôle sur leur corps et leur vie.
- Inquiétudes affectives. Des inquiétudes ou des troubles affectifs peuvent amener certaines personnes à chercher du réconfort à travers les relations sexuelles. Le sexe devient alors une manière de combler un vide psychologique ou émotionnel.
- Déséquilibres hormonaux. Dans certains cas, l’hypersexualité peut résulter d’un dérèglement hormonal, par exemple chez les hommes présentant un taux élevé de testostérone.
Bien que compréhensible, ce comportement ne doit pas être négligé et il convient d’agir avec empathie et respect lorsqu’une personne souffre d’hypersexualité.
Trouver des alternatives
Il est important pour les personnes ayant une sexualité hyperactive de connaître leurs limites et d’apprendre à gérer leurs pulsions. Les exercices de relaxation ou de méditation peuvent être d’une grande aide pour canaliser et apaiser les pensées intrusives liées au sexe.
Consulter un professionnel
Si l’hypersexualité entraîne une détresse importante, consulter un psychologue, sexologue ou psychiatre est fortement conseillé. Des thérapies comportementales et cognitives peuvent être proposées afin d’aider l’individu à mieux comprendre son comportement et à développer des stratégies pour le maîtriser.
Appréhender la sexualité avec bienveillance et sans jugement
Aller au-delà des stéréotypes et des termes péjoratifs tels que « nymphomane » ou « satyrique » permet d’avoir une vision plus équilibrée et respectueuse de la sexualité humaine. Comprendre que chacun a sa propre manière de vivre sa sexualité est primordial. Ainsi, ne soyons pas trop hâtifs à étiqueter les personnes comme étant « obsédées », « irresponsables » ou « dépravées ». Chaque individu peut avoir une appétence différente pour le sexe et cela n’en fait pas nécessairement des personnes dysfonctionnelles ou malades mentales.